Le friche de la Fiducial de Rives-en-Seine tourne la page définitivement de l’industrie textile cauchoise. Portée par la municipalité et l’EPF Normandie, la transformation du site se veut ambitieuse. Le choix de la MOA est de démolir les ateliers amiantés. Plutôt qu’un espace non qualifié à la place, nous prenons le parti pris de rendre cet espace à la ville en créant une «place de village» généreuse. Elle sera la nouvelle entrée du pôle socioculturel. Le bâtiment conservé, unitaire, telle une nef de cathédrale, doit abriter de nombreux programmes, qui portent chacun leurs ambitions et aussi leurs contraintes.
Le cahier des charges prévoit une gestion de l’ensemble des éléments programmatiques à l’intérieur du volume existant, et des locaux de rangements greffés à la façade principale. La maîtrise d’ouvrage préconise une isolation par l’extérieur. Nous remettons en question ces deux postulats. Le parti pris est de conserver l’expression structurelle industrielle de la façade existante et de l’ouvrir dans la largeur de ses travées. Nous proposons de récupérer les m² perdus par l’isolation par l’intérieur en exploitant une mezzanine existante mais peu valorisée dans le diagnostic. En révélant la charpente métallique industrielle, le volume cathédrale dévoile tout le caractère du bâtiment.
La nouvelle façade, devient un sas thermique continu enveloppant les espaces de stockage demandés et offrant des terrasses suspendues et des jardins d’hiver pour chaque programme développé.
Cette épaisseur vide accueille les espaces de convivialité et redonne du lien social entre des programmes, qui étaient pensés autonomes.
La nef centrale est exploitée dans l’ensemble de son volume et révèle les traces du passé industriel de la friche. L’intervention intérieure, se veut sobre et sans artifice, à l’image de la construction sincère de ce bâtiment.
La salle des fêtes est pensée comme un volume réversible, ouvert sur le jardin d’hiver d’une part et sur la rivière d’autre part.
Les séquences transversales successives, délimitées par de grands rideaux de coton pour rendre hommage au programme original du site : une filature de coton, permettent de créer une grande pièce ou des espaces plus intimistes.
La surface artificialisée de la parcelle (stationnements) génère de facto un îlot de chaleur important. Nous amorçons la désartificialisation des sols, et la création d’un espace public par acupuncture s’appuyant sur une végétation persistante. Ces îlots de fraicheur sont irrigués par un réseau parcellaire distribuant les eaux de pluies captées par le bâtiment.