EUROPAN 16

L’état de l’Anthropocène est critique, mais pas perdu. Bassens représente un moyen de reconstruire une société plus durable, plus attractive et plus inclusive. Au carrefour des infrastructures biotiques et abiotiques, le territoire industrialo-portuaire a le potentiel de transcender une économie de la propriété en une économie de l’usage, grâce à des infrastructures foncières et logistiques généreuses. Pour repenser une Gaia urbanisée, nous devons réintégrer l’intelligence collaborative dans les systèmes humains et naturels. Le résultat est une économie symbiotique où chaque élément est valorisé pour le potentiel qu’il porte plutôt que pour sa valeur immédiate. SYMBIOTIC BOOM ! cherche la résilience. Grâce à l’hybridation fonctionnelle, ce qui est déjà là peut devenir accueillant. Avec le «droit d’usage», les citoyens sont unis dans la reconstruction d’un capital social.

Le regard symbiotique nous questionne sur l’essence même des choses, un système alternatif qui ne serait plus autocentré uniquement sur l’Homme, mais aussi sur l’environnement qui l’entoure. Le territoire abiotique, se manifeste dans les infrastructures industrielles monofonctionnelles où la performance économique conduit les flux productifs, mais pas le vivant. La zone industrialo-portuaire n’est pas désirable pour quiconque s’y aventure. Nous n’en éprouvons de l’extérieur que la peur de l’immensité, les nuisances, et l’impuissance face à un système artificiel qui nous dépasse absolument. Quelle place pour la ville vivante et vécue ?

Si les sens ont été dévoyés sur le tarmac portuaire, nous découvrons sur les coteaux des espaces de désirs, biotiques où poussent sans prescriptions, des fruits, où l’on peut voir les étoiles, ressentir le vent du grand large. Le regard symbiotique souhaite le retour de nos sens sur l’ensemble du territoire, par l’expérience physique corporelle.

T1 : Préfigurer

SYMBIOTIC BOOM ! fait l’inventaire des forces en présence. Il s’agit d’abord de comprendre le territoire, « faire avec » en considérant la monumentalité des infrastructures et des espaces naturels existants, comme des espaces capables sur lesquels amorcer un renouveau. De faire la ville ici et maintenant, sans attendre les grands aménagements et les places.

Des liaisons et des franchissements sont mis en place pour reconnecter l’hinterland au coteau notamment au travers des tracés de trains abandonnés, ré-enchantés en navettes pour les habitants et en frets logistiques pour les entreprises. La dé-pollution des sols amorcée, révèle progressivement la potentialité des milieux, devenant des surfaces dynamiques et pédagogiques

T2 : Ancrer

SYMBIOTIC BOOM ! propose une activité augmentée du port. Des solutions d’optimisation de la zone de stockage des conteneurs de marchandises sont proposées afin de libérer d’importantes emprises foncières. Les volumes capables libérés permettent de créer des interfaces entre usagers :

– « Fold », (conteneur pliable), est un outil logistique

– « Ship from store », (expédier du magasin), est une stratégie de livraison

– « La bande d’usage augmentée », se greffe à l’infrastructure routière, à l’ensemble de programmes de loisirs ouvert aux habitants

T3 : Amplifier

Le changement d’économie amorcé à Bassens s’exporte à d’autres pôles industrialo-portuaires et s’amplifie à travers les réseaux préexistants. L’expérimentation d’entraide et de partage des connaissances, la valorisation des déchets en ressources à l’échelle de Bassens, se transforme en intelligence collective extra-territoriale. À travers la nouvelle gare multimodale, le RER métropolitain relie désormais Bassens à la métropole bordelaise. Le quartier de la gare devient le condensateur social mêlant tout type de profils.

Secteur Bassens Amont – Seguinaud : Nouvelles interfaces : Optimisation logistique + Espaces augmentés

La réorganisation du quai logistique avec l’arrivée du Fold + intelligence artificielle Blue Cargo + Ship from Store divise par 5 la capacité nécessaire de stockage. L’espace libéré permet une réorganisation des volumes existants et la mise en place d’interfaces entre travailleurs et habitants ors des zones d’activités sensibles. Ville vivante et ville vécue sont désormais en symbiose, et le paysage en mouvement créé par cette régénération du milieu devient désirable, durable et inclusif.

Secteur Fenêtre verte : Nouvelles richesses : Réversion des sols pollués + Espaces augmentés

Les continuités piétonnes Coteaux – Garonne se greffant aux infrastructures existantes pour traverser les voies de transport. L’ usage retrouvé de la Garonne par les habitants est associé à une gestion du risque. La réversion progressive par phytoremédiation des sols pollués, génère de nouvelles richesses collectives.

Résidence étudiante / Pépinière : Nouvelles proximités : Jardins d’Enfants + Volumes capables

1 – Les parkings créés en T1 ont été convertis en résidences accueillant les étudiants d’Agro Campus.
Le Rez-de-Chaussée, porte cette versatilité d’usages et offre une réponse au risque d’inondation en mettant hors de portée des inondations les ressources collectives par un système de poulies.

2- Silo de recherche : Nouvelles synergies Made in Bassens + Centre d’innovation
Les cuves de pétrole sont reconverties en laboratoire d’expérimentation du vivant. Les huîtres dépolluent l’eau souillée. Cette ressource mutualisée sert à l’exploitation des parcs à huîtres pour l’affinage dans les canaux qui deviennent des espaces publics.

3- Gare : Etablissements Lafon + Station libre service 7/7
La gare de Bassens est transférée dans les établissements Lafon qui deviennent un tiers lieu, ouvert sur la ville et sur le port, accueillant un grand nombre de voyageurs avec l’arrivée du RER métropolitain. Les startups innovantes sont épaulés par les grands industriels de la zone portuaire pour aider à trouver des solutions collaboratives. La station service permet aux habitants, voyageurs et travailleurs de bénéficier de ressources gratuites et en libre accès. L’ancienne gare est reconvertie en Auberge de jeunesse et café vélo, étape de la boucle de l’estuaire et du chemin de Saint Jacques.